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Le
gui
Le gui est une plante traditionnelle de la saison d’hiver.
Suspendu aux lustres ou au-dessus d'une porte, le gui fait partie
de l'ornementation domestique des fêtes de fin d’année.
A Noël, et particulièrement le Jour de l'an, à
minuit précisément, la tradition veut que l'on s'embrasse
sous une branche de gui, symbole de prospérité et
de longue vie. Cela est d’autant plus curieux que cette plante
porte-bonheur, le Viscum album est une plante parasite qui se nourrit
en partie de la sève de l'arbre sur lequel elle vit. Sa présence
est signe de faiblesse pour l'arbre et finira par entraîner
sa mort. Si le gui est un présage de bonheur pour l'homme,
à l'inverse il n'annonce rien de bon pour l'arbre. Il n’est
reste pas moins vrai que dans nos régions, le gui est symbole
de l'immortalité - peut-être parce qu'il reste vert.
Cette coutume tire son origine dans les rituels et
croyances des peuples celtes.
Pour les druides Celtes, c'était le remède universel,
la plante sacrée (guérison, protection contre toutes
sortes de maux et contre les méfaits de la sorcellerie, chance);
ils croyaient qu'il poussait sur les chênes grâce à
une main divine. Quand le chef des druides coupait le gui avec sa
serpe en or, il le recueillait dans un drap blanc en prenant bien
soin qu'il ne touche pas terre et le trempait dans l'eau lustrale.
Puis quand ils le brûlaient en hommage aux divinités,
ils en distribuaient aux assistants qui le suspendaient à
leur cou en guise de protection, ou à l'entrée de
leur maison... Ainsi, quand ils accueillaient des invités,
ils les embrassaient dessous pour leur porter bonheur.
En Angleterre le gui est aussi important que le houx. Selon une
ancienne légende galloise, l'usage du baiser sous une branche
de gui date du temps du roi Gwydyr. Ses trois filles étaient
toutes fiancées. Leurs compagnons devant partir à
la guerre, ils retrouvèrent leurs promises à l'ombre
de vieux chênes chargés de gui sacré et demandèrent
un gage d'amour : chacune des filles du roi enleva la plume de paon
qui ornait sa chevelure et l'offrit à son fiancé.
"Encore" déclarèrent tendrement ceux-ci.
Alors chacune des filles du roi détacha de ses cheveux la
branche de houx qui soutenait la plume de paon. "Encore"
supplièrent plus tendrement les fiancés. Comme les
filles du roi n'avaient plus rien à donner, elles accordèrent
à leurs fiancés un baiser...
quand l'Eglise installa Noël à la place
de la fête païenne du Sol Invictis (au IVe siècle),
le gui fut évincé pour cause de lien avec ce rite
païen. Et c'est le houx qui fut imposé à la place.
Mais la tradition populaire n’en fut pas stoppée pour
autant : On s'embrasse toujours sous le gui porte-bonheur à
la nouvelle année…
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