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LE
CHRISTKINDEL ET LE HANS TRAPP
L’origine de la tradition du « Christkindel »,
l’« l’Enfant-Christ » est a rechercher dans
la Réforme protestante. ,À la fin du XVIe siècle,
la Réforme veut remplace Saint Nicolas, dont elle trouve
la célébration trop païenne, par le Christkindel,
personnage qui doit rappeler le don de Dieu fait aux hommes. La
tradition évolue au fil des siècles et fait oublier
ce pieux changement.
C’est sans doute la figure la plus énigmatique
de tous les personnages qui peuplent la période de Noël.
Très attendu dans les maisonnées alsaciennes il y
a encore à peine 50 ans, il est aujourd'hui inconnu de la
plupart des enfants. Cette figure est-elle la survivance d’une
figure féminine qui incarne la fertilité et annonce
le nouveau cycle de la nature, ou s’agit-il de Sainte Lucie,
toujours majestueusement fêtée dans les pays scandinaves?
À partir du XIXe siècle, le Christkindel est représenté
sous les traits d’une jeune fille voilée, tout de blanc
vêtue, parée d’une couronne dorée faite
de branches de sapin et ornée de 4 bougies et tenant en main
un bâton avec une étoile. Elle venait s’approvisionner
en présents (des « bredele » et des mandarines)
à l’intention des enfants sages. À ses côtés,
le redoutable Hans Trapp continue à jouer le rôle du
Père Fouettard.
Quant à Hans Trapp, ce serait une figure faisant
référence à un personnage historique : il Le
seigneur Hans von Trotha a vécu au XVè et habitait
un château près de Wissembourg, dans le Palatinat :
le château de Berwartstein. Il avait aux yeux des Wissembourgeois
une réputation exécrable, car la ville lui disputait
la propriété du château : l’abbaye de
Wissembourg avait en effet acquis la forteresse, mais suite à
divers conflits l’avait perdu, tout en en restant le propriétaire
légal. En 1480 L'électeur palatin Philipp I Le Franc,
prêta Berwartstein au chevalier thuringien Hans von Trotta
et le lui vendit cinq ans après, malgré les protestations
de Wissembourg. Von Trotta était entre-temps devenu maréchal
du Palatinat. Von Trotta fit du château une véritable
forteresse adaptée à l’artillerie, entendant
bien le garder. Malgré tous leurs efforts, les abbés
de Wissembourg n'arrivèrent pas à récupérer
Berwartstein. La position de Hans von Trotha dans l’échiquier
politique de ces années là fut tellement protégée,
que même un anathème du pape et les tentatives de conciliation
de l'empereur Maximilien restèrent sans succès. Il
fallut attendre la mort du maréchal en 1503 pour obliger
ses successeurs de rendre aux abbés quelques villages, domaines
et droits, mais le château de Berwartstein resta la propriété
des von Trotha.
En tout cas, la réputation de von Trotta auprès des
Wissembourgeois fut exécrable de son vivant, et empira après
sa mort… On raconte qu’il aurait assiégé
la ville de Wissembourg et construit un barrage sur la Lauter afin
de priver d'eau la ville, le monastère et ses habitants.
Puis, après plusieurs semaines, le barrage étant rempli,
il aurait lâché l’eau pour inonder la cité…
Pendant de longues années il aurait fait régner la
terreur dans la région…
Ainsi la figure historique de Hans von Trotha est
devenu le Hans Trapp qui la veille de Noël emporte les méchants
enfants dans son sac. Jadis, il venait dans les maisons et faisait
réciter une poésie ou une prière, et si les
enfants ne le savaient pas, il les fouettait…
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