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La
crèche de noël
ORIGINE
Dès le IIIe siècle, les chrétiens vénèrent
une crèche dans une grotte de Bethléem, supposée
être le véritable lieu témoin de la Nativité.
Au Moyen Age, les pièces de théâtres
et les représentations scéniques (les « Mystères
») sont très appréciées en Europe. Tirant
leur origine à la fois dans l’événementiel
chrétien et dans les anciennes fêtes romaines des Saturnales,
elles sont en général assez crues, animées
et équivoques. Les débordements qui les entouraient
étaient incontrôlables et intolérables pour
l’Eglise. Mais au lieu d'interdire formellement ces pratiques
païennes, l'Eglise tente de leur opposer des pièces
et tableaux vivants ayant pour thème principal la naissance
du Christ selon les données des Evangiles de Matthieu et
de Luc.
Ces pièces étaient jouées au
cours de la célébration liturgiques pour la rendre
plus présente aux yeux des fidèles et attiser la foi.
C'est Saint François d'Assise qui d’après la
tradition aurait créé la première crèche
vivante en 1223, dans son église, à Grecchio, en Italie,
avec un âne, un boeuf, l'enfant Jésus couché
dans une mangeoire, Joseph, la Vierge Marie, les Rois Mages, les
bergers, les paysans: c'était les gens du village qui représentaient
tous ces personnages.
Plus tard, au Moyen-Âge eurent lieu les grands Mystères,
ces spectacles présentés sur le parvis des églises.
Des personnages vivants représentants la Sainte Famille jouaient
les événements de la Nativité. Bientôt,
chaque église voulut avoir sa crèche de Noël
et elles rivalisaient entre elles pour montrer les figurants les
plus richement vêtus.
LA CONTRE REFORME
La Réforme protestante, très réticente
vis-à-vis des représentations figurées, condamna
les crèche et leur préféra le développement
due la tradition du sapin comme symbolique de la Nativité.
La Contre-Reforme va reprendre le thème de la crèche
et en faire un outil didactique. Les premières crèches
« non animées » font leur apparition dans les
églises au XVIe siècle, sous la férule des
Jésuites, conscients du pouvoir de ces compositions. C’est
le cas de la crèche de Prague, datant de 1562, qui figure
parmi les plus anciennes connues.
C'est en Italie, entre le XVe et le XVIe siècle, qu'apparaissent
les premières crèches au sens moderne du terme. Leurs
personnages sont des statues colorées, parfois même
atteignant la taille humaine. C'est la ville de Naples qui se distingue
par ses crèches : à plusieurs niveaux avec une grande
diversité de personnages. Le raffinement atteint son apogée
avec les crèches napolitaines dans lesquels tous les personnages
sont richement ornés. Les personnages sont faits d'étoupe
armée de fil de fer puis revêtus de riches étoffes.
Les visages sont en terre-cuite peinte, les yeux en verre. Au XVIIe
siècle, les crèches décorent les fastueuses
demeures aristocratiques de style baroque. Dans ce domaine, ce sont
encore les crèches produites à Naples qui restent
un modèle du genre. Elles sont riches, élégantes
et très demandées dans toute l'Europe au XVIIIe jusqu'au
milieu du XIXe siècle.
Puis, progressivement les crèches entrent
dans les maisons plus humbles. Elles sont d'abord constituées
de petites figurines de verre filé de Nevers, de porcelaine,
de cire, de mie de pain ou de bois sculpté.
Lorsqu’en France la Révolution interdit
de présenter en public des scènes religieuses, elle
favorise indirectement le développement des crèches
domestiques et le commerce des petits personnages parmi lesquels
des bergères aux joues roses en costume du XVIIIe siècle.
Puis au fur et à mesure, les crèches s'inspirent de
la vie locale. Dans un style naïf, les artisans évoquent
des personnages typiques de la région ou du village ou des
défunts de la famille.
A partir du XIXe siècle, la crèche provençale
devient la plus populaire. Elle finit par représenter tous
les métiers de l'époque en costume local des années
1820 à 1850. Le nom des santons vient du provençal
"santoun" qui signifie "petit saint". Les personnages
étaient alors façonnés avec de la mie de pain
séchée, puis peints à l'huile et au vernis.
Depuis le début du XIXe siècle, Le matériau
utilisé est l'argile locale de Marseille ou d'Aubagne, de
couleur rouge. Marseille est capitale santonnière depuis
1803.
Calendrier
des crèches vivantes et traditionnelles de noël 2006
en Alsace
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